Homélie du Mardi 05 Janvier 2021

Semaine de l’Epiphanie
Année B

SAINT DU JOUR: Saint Édouard

TEXTES:

1ère Lecture : 1 Jean 4, 7 – 10
Graduel : Psaume 71
Evangile : Marc 6, 34 – 44

HOMÉLIE:

Deux points peuvent retenir notre attention après la lecture de cet évangile de la multiplication des pains.

🔹 Le premier point part du constat de Jésus : « En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. »

Jésus est ému. On pourrait même dire qu’il est en colère. Non pas contre la foule, mais contre les bergers qui ont abandonné la foule. Derrière la souffrance d’un peuple, il y a l’abandon de ses bergers, de ses dirigeants. Derrière la souffrance d’un enfant, ne se cache-t-il pas parfois l’abandon des parents ?

En regardant la détresse de ces brebis, comment le Seigneur ne penserait-il pas à ceux qui les ont abandonnées dans cet état ? Combien de fois le Seigneur n’a-t-il pas pensé à moi en voyant la souffrance de telle ou telle personne que le responsable, le parent, le pasteur que je suis a abandonnée ? Vais-je prendre le risque d’attrister le Seigneur ?

🔹 Pour ce qui est du deuxième point, nous constatons que ce repas fait suite et s’oppose à un autre repas : le repas d’Hérode qui va se solder par la mort de Jean-Baptiste.

Le repas organisé par Hérode pour l’anniversaire de sa naissance était une orgie de dignitaires qui se sont vautrés dans la nourriture, le vin et le voyeurisme pour aboutir à la mort de Jean-Baptiste… Ce repas était l’expression de l’arrogance, de l’orgueil, de l’exploitation et du mépris des autres, du gaspillage, de l’égoïsme, du vice… Un repas pris sur le dos du pauvre peuple, ce peuple sans berger, sans nourriture, sans eau, sans logement…

Ne nous est-il déjà pas arrivé d’organiser ou d’être invités à de tels repas où coulent à flot ce qui aurait pu aider le peuple à sortir de sa misère ? De ces repas, on ne saurait parler de la multiplication du pain, mais plutôt d’ensevelissement du pain destiné au peuple, dans des estomacs et des gorges qui n’ont de limite que l’égoïsme et l’indifférence de ceux qui les organisent…

Par contre, ce repas improvisé par Jésus dans cet endroit désert et à cette heure tardive est marqué par le souci du partage avec ceux qui ont faim et soif, par la sobriété, par le souci des uns de servir les autres et par la surabondance de la grâce de Dieu.

Il y a donc repas et repas. Tous les repas ne célèbrent pas l’amour, le partage, la compassion, la fraternité, la vie… Le chrétien devrait savoir choisir ses repas…

      🎄 * Père Étienne  NEMI, CSSp 🎄*

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